Classes

CLASSES des Plantes (CLASSES PLANTARUM) ; c'est le nom que l'on donne aux 
divisions du premier ordre que l'on établit parmi les végétaux pour en faciliter 
l’étude ou la connoissance.
 

On sait que dans toute distribution des êtres naturels, soit méthodique, soit 
systématique, il est indispensable de partager la série que présente cette 
distribution, en plusieurs sortes de divisions déterminées par des caractères 
bien circonscrits ; afin de faciliter la connoissance des êtres que cette 
distribution comprend, & d'offrir en outre à l’imagination les points de repos 
nécessaires pour aider à bien saisir toutes les portions de l’ordre entier, & 
même à les embrasser comme d'un coup-d’œil.
 

Cette méthode convenablement employée, est aussi satisfaisante qu'elle est 
nécessaire, & lève, dans l’étude immense des productions de la nature, des 
difficultés qu'on ne sauroit surmonter sans elle : ainsi, le partage de tous les 
êtres naturels en trois règnes, & ensuite celui du regne animal en six Classes 
bien distinctes, soutiennent l'imagination de l'homme qui cherche à se former 
une juste idée de tant d'animaux qui existent, & bientôt le mettent dans le cas 
de pouvoir descendre, par des détails successifs de caractères particuliers, 
jusqu'à tel individu de ce règne, sans qu'il perde de vue les véritables 
rapports de cet individu avec tous les autres êtres de la nature. Or, l'on sent 
que le même moyen bien employé, doit procurer le même avantage dans l’étude des 
deux autres règnes.
 

Les caractères qui peuvent servir à la formation des Classes, doivent porter sur 
des considérations simples, fort générales, & susceptibles de fournir les coupes 
les plus grandes, les mieux détachées, & les plus naturelles possibles.
 

Tournefort, comme nous l’avons dit, tira les caractères classiques de la 
considération en général de la corolle ; mais malheureusement il multiplia trop 
les coupes dans cette premiere sorte de division, & de-là les limites de ses 
classes n'obtinrent qu'un degré de précision fort borné. Linné ensuite fixa les 
caractères classiques de la considération